La torsion d’annexe, définie par la rotation de l’ovaire sur son axe, avec ou sans la trompe, est responsable d’une interruption de sa vascularisation et peut entraîner une nécrose ovarienne. Son diagnostic revêt donc une importance particulière chez l’enfant, étant donné le risque de perte de fertilité. Les symptômes, souvent peu spécifiques et l’impossibilité de réaliser une échographie par voie endovaginale rendent le diagnostic difficile. Dans le cadre de la permanence des soins, tout radiologue peut se retrouver dans une situation où un complément par IRM devient nécessaire.
Dans la pratique institutionnelle présentée dans cet article, l’échographie pelvienne constitue l’examen initial, suivie d’une IRM sans injection de produit de contraste en cas de douleur abdomino-pelvienne aiguë d’origine incertaine. Cette étude rétrospective menée sur 8 ans dans un hôpital pédiatrique américain a évalué la performance de cette stratégie chez 969 patientes âgées de 0 à 18 ans.
L’analyse des comptes rendus d’IRM révèle que la majorité des examens (80,5 %) ne décrit aucune anomalie des annexes et qu’aucune torsion n’a été confirmée dans ces cas au cours des 6 mois de suivi. Parmi les patientes présentant une anomalie annexielle non suspecte de torsion (kyste ovarien ou para-ovarien), aucune torsion n’a été confirmée chirurgicalement ou au cours du suivi. En revanche, parmi les 23 cas où l’IRM évoquait une torsion, 15 patientes ont été opérées et 10 torsions ont été confirmées chirurgicalement. Les 5 faux positifs ont mené à une exploration chirurgicale qui s’est avérée utile, révélant d’autres anomalies nécessitant un traitement (kystectomie, drainage …).
Ces résultats permettent de calculer une sensibilité et une valeur prédictive négative de 100 %, ainsi qu’une spécificité de 98,6 %. La valeur prédictive positive de l’IRM dans cette étude est de 43,5 %, probablement expliquée par la rareté du diagnostic de torsion dans la cohorte analysée. Les performances de l’IRM sans injection, supérieures à celles rapportées dans des populations mixtes adultes-enfants, confirment la fiabilité de cette modalité en pédiatrie pour exclure une torsion d’annexe.
L’étude détaille les signes radiologiques recherchés : volume ovarien augmenté, déplacement médian de l’ovaire, déviation de l’utérus, pédicule vasculaire spiralé, refoulement des follicules en périphérie. La présence d’une masse annexielle favorise la survenue d’une torsion. Les IRM étaient réalisées sans sédation ni injection, et incluaient systématiquement des séquences STIR dans le plan axial et T2 en plans axial et coronal. Les auteurs insistent sur le fait que la stratégie d’imagerie séquentielle, débutant par l’échographie puis l’IRM en cas de doute, optimise la prise en charge et la sécurité des jeunes patientes.
• Dans cette situation, l'IRM sans injection a une excellente sensibilité et VPN pour exclure la torsion ovarienne.
Sawka DM, Sams CM, et al. Performance of non-contrast pelvic MRI for diagnosing adnexal torsion in children. Eur Radiol. 2025;
- Accès libre -

